L'EXPLOSION DU MONT SAINT HELENS
Le Mont Saint Helens en janvier 1980 Agé de seulement moins de 50.000 ans, le Mont Saint Helens est, géologiquement parlant, très jeune. La plus grande partie du cône du sommet, recouvert de neige et de glace une bonne partie de l'année, s'est formée il y a moins de 2500 ans. Culminant à 2955 mètres, c'est le cinquième plus haut pic de l'état de Washington, et il dépasse largement les collines environnantes. Le mont Saint Helens est le volcan le plus actif de la chaîne des Cascades, créée par la collision entre la plaque Pacifique et le continent nord-américain carte. Comme la plupart des 160 volcans actifs de cette chaîne (qui est un tronçon de la "ceinture de feu" du Pacifique), le Mont Saint Helens est un stratovolcan, c'est-à-dire un volcan dont la structure est constituée d'accumulation de coulées de lave (mélangées avec des cendres volcaniques et de la pierre ponce). Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Le Mont Saint Helens au printemps 1980 Depuis plusieurs semaines, le Mont St Helens montre les signes d’une activité magmatique en profondeur, alors que le volcan était endormi depuis 1842. L’augmentation croissante des tremblements de terre secouant cette région de l’état de Washington pousse les autorités à mettre la montagne sous surveillance permanente dans l’attente d’une éruption. Le 20 mars, un tremblement de terre de magnitude 4,2 sur l’échelle de Richter, dont l’épicentre se trouve sous le flanc nord de la montagne, confirme que le volcan est bien en train de se réveiller. A partir du 25 mars, une série de secousses de plus en plus violentes secouent la région. Le 27 mars, une colonne de cendres s’échappe de son sommet, qui laisse apparaître vue d’avion un cratère de 75 mètres de diamètre. Le 29 mars, un second cratère apparaît. Le 8 avril, les deux cratères se rejoignent pour n’en former qu’un, mesurant 520 mètres sur 260. Au cours du mois d'avril, les géologues observent que la montagne, crevassée et recouverte de cendres, présente une excroissance sur la face nord. Celle-ci grossit de 1,50 à 1,80 m par jour, à cause du magma qui exerce une pression sur la surface et provoque sa déformation. A la fin du mois d'avril, celle-ci atteint 160 mètres de long, 80 de large et 97 mètres de haut. Début mai, de nouvelles éruptions similaires à celles observées en mars et avril se produisent et la population locale est évacuée. Le 17 mai, les autorités permettent à un nombre limité de résidents de pénétrer dans la zone dangereuse pour sauver tout ce qu'ils peuvent emporter. La montée du magma provoque une élévation de 150 mètres du flanc nord du volcan et augmente la température de son système hydrogéologique ce qui provoque des explosions de vapeur d'eau (éruptions phréatiques). D’importantes mesures de sécurité sont alors prises pour prévenir les dangers d’une éruption. Elle a lieu le 18 mai, et son ampleur dépasse de loin les prévisions de tous les spécialistes. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
18 MAI 1980
A 7 heures, le volcanologue de l’U.S.G.S. David A. Johnston, en permanence de nuit sur un poste d’observation à près de 10 km au nord du volcan, transmet par radio les résultats de mesures laser qu'il vient de réaliser. Mais l'activité du Mont Saint Helens ce jour n'est pas différente des autres jours précédents, et ne laisse en rien présager une éruption catastrophique.
Effondrement de la face nord du Mont Saint Helens A 8h32 et 17 secondes, sans signe précurseur, un tremblement de terre de magnitude 5,1 fait s'effondrer la face nord de la montagne, faisant chuter la hauteur du volcan de 400 mètres et causant l'un des plus grands glissements de terrain jamais enregistrés. Un raz-de-marée de pierres et de terre mélangée à de la neige fondue dévale les pentes du volcan vive allure (entre 175 et 250 km/h). L'énorme coulée de boue atteint une crête de 350 mètres de haut à près de 10 km au nord. Une partie passe par dessus la crête, mais le plus gros du glissement de terrain recouvre en grande partie la vallée de la rivière Toutle d'une couche de matériaux de 18 à 180 mètres d'épaisseur, détruisant des ponts et des camps de bucherons. Un total d'environ trois km³ de matières fut ainsi transporté jusqu'à 27 kilomètres du volcan, recouvrant une surface de 62 km², créant des barrages naturels sur les rivières, obstruant même temporairement le canal très fréquenté par les navires cargos allant vers l'océan. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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L'explosion du Mont Saint Helens L'effondrement du sommet du Mont Saint Helens lors du glissement de terrain produit le même effet que le bouchon d’une bouteille de champagne qui saute. Le magma contenu à l’intérieur du volcan, qui poussait progressivement la lave solidifiée vers l’extérieur, est maintenant libre d’être entièrement expulsé. En moins de vingt secondes, il explose photo 1 photo 2 photo 3 photo 4 photo 5, projetant une partie des débris rocheux du glissement de terrain vers le nord, faisant place à un cratère de 2 kilomètres de diamètre et 670 mètres de profondeur. Une nuée ardente de plusieurs centaines de degrés, composée de gaz, de cendres, de pierre ponce et de roche pulvérisée s’échappe latéralement à une vitesse initiale de 350 km/h, puis s'accélère et atteint près de 1100 km/h, dépassant rapidement le glissement de terrain. L’explosion, qui sera ressentie et entendue jusqu'à 320 kilomètres, ne dure qu’une trentaine de secondes mais le rayonnement de chaleur en direction du nord se poursuit pendant une minute environ. Au moment où la nuée ardente atteint ses premières victimes humaines, sa température est de l’ordre de 360°C. Elle est composée de gaz suffocants et de projectiles pointus. La plupart des victimes meurent par asphyxie, les autres périssent des suites de leurs brûlures. 57 personnes ont péri dans la catastrophe, dont 2 géologues qui se trouvaient dans un observatoire à 10 kilomètres du volcan. Avec un indice d’explosivité volcanique (I.E.V fiche info) de 5 sur un maximum de 8 connu à ce jour, l'éruption du Mont Saint Helens a dépassé en puissance destructrice et en volume de matière rejetée l’éruption de 1915 du Lassen Peak en Californie. L'énergie dégagée, équivalente à 27.000 fois la bombe atomique lâchée sur Hiroshima, est colossale. Une zone en forme d’éventail de 30 km de long est dévastée. Dans un rayon de 13 km, la destruction y est presque totale, que ce soit pour les éléments naturels ou les constructions qui sont soufflées. Deux semaines après l'explosion, les dépôts de la coulée sont encore à une température comprise entre 300 et 420°C. Cinq éruptions mineures de nature explosive se produiront encore jusqu'à la fin de l'année 1980. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Arbres couchés par le souffle de l'explosion 500 kilomètres carrés de forêts ont été fauchées par le souffle de l’explosion dans un rayon de 30 kilomètres en direction du nord. Dans la zone la plus proche, les arbres, cassés à leur base, ont été couchés par des vents atteignant des vitesses proches de celle du son. Cette zone sera nommée tree-down zone ("la zone des arbres tombés"). Un peu plus loin, les arbres sont restés debout mais ont été brûlés par les gaz dont la température a atteint plusieurs centaines de degrés. On lui attribua le nom de standing dead zone ("la zone des morts debout"). Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Spirit Lake après l'explosion L'eau du lac Spirit, temporairement déplacée par le glissement de terrain, génère une vague de 180 mètres de haut qui va s'écraser contre la crête au nord du lac. Une épaisseur de gravats photo de 90 mètres s'accumule au fond de l'ancien lit du lac, élevant le niveau de l'eau de près de 60 mètres. Quand l'eau revient dans son bassin, elle charrie des milliers d'arbres abattus par le nuage pyroclastique qui est passée quelques secondes avant l'éboulement. Pendant des années, ces milliers de troncs d'arbres flotteront au gré des courants à la surface du lac. Entraînés par la masse de leurs racines, certains finiront par sombrer, se plantant verticalement dans la vase du fond du lac où ils formeront une forêt sous-marine. Dans le lac, les bactéries se multiplient rapidement. Moins d'un mois après l'explosion, l'oxygène se raréfie, et le lac se transforme en un bouillon de culture malodorant. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Panache de cendres du 18 mai 1980 Alors que l’avalanche et la nuée ardente initiale avancent toujours, une énorme colonne de cendres s’élève en moins de dix minutes jusqu’à une altitude de 18.000 mètres et assombrit le ciel. Rapidement, la moitié de l’état est recouvert de poussière. Les routes sont paralysées (certaines resteront fermées pendant une semaine) et les transports aériens interrompus de quelques jours à deux semaines. A proximité du volcan, les cendres en suspension dans l’atmosphère causent des décharges de foudre qui déclenchent des incendies. Elles endommagent également les moteurs, les transformateurs électriques, ce qui cause de nombreuses pannes d'électricité. 20 centimètres de cendres photo s’entassent près du volcan, 10 à 13 centimètres à 150 km, et quelques millimètres à plusieurs centaines de kilomètres. En effet, à haute altitude, des vents forts transportent la masse de cendres volcaniques vers l'est, à une vitesse moyenne de 100 km/h. Certaines villes sont plongées dans l’obscurité en plein milieu de journée. Pendant les 9 heures d’activité éruptive intense, environ 540 millions de tonnes de cendres sont déversées sur plus de 60.000 km². Les cendres retombent sur onze états américains carte. Aux environs de 17h30, l’éruption du Mont Saint Helens touche à sa fin et la colonne de cendres, qui a pris la forme d’un champignon, retombe. Mais les nuages de cendres volcaniques, emportés par les vents dominants, feront le tour de la planète en 15 jours. Pendant 10 ans, on continuera à en relever des traces de poussière tout autour de la Terre (les spécialistes ont calculé que l'éruption a fait baisser de 0,1 °C la température moyenne de l'hémisphère nord). Et dire qu'il y a environ 3500 ans, lors d’une immense éruption, le Mont Saint Helens avait dégagé 15 fois plus de poussière ! L'enlèvement et le stockage des cendres constituèrent une tâche colossale. Environ 900.000 tonnes de cendres furent retirées des routes rien que pour l'état de Washington. Certaines villes utilisèrent de vieilles carrières ou des décharges existantes. D'autres créèrent des sites de stockage. Afin d'empêcher la dispersion des cendres par le vent, la surface de certains sites d'entreposage fut recouverte d'humus et réensemencée avec de l'herbe. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Le Mont Saint Helens après l'explosion Lorsque le nuage de cendres se dissipe, un paysage lunaire apparaît. La majeure partie de l'ancienne face nord du mont Saint Helens n'est plus qu'un amas de gravats. Le président américain Jimmy Carter voyant les dégâts déclara : "Quelqu'un disait que le paysage était lunaire mais la Lune est un terrain de golf en comparaison à ce lieu". Mais la vie s'est maintenue dans bien des endroits (dans le sol et dans l’eau) et sous différentes formes. Beaucoup de petits animaux fouisseurs ont survécu à l'éruption en se réfugiant au fond de leurs terriers. Une grande variété de racines, de bulbes et de graines ont été protégées de la chaleur de la surface qui par endroits a atteint les 300 degrés ! Après l'éruption, les animaux fouisseurs ont déblayé l'entrée de leurs terriers, ramenant ainsi à la surface de l'humus et des graines. Si les grands arbres ont été tués par l'explosion, les petites pousses, protégées à certains endroits par l'épaisse couche de neige, ont survécu. Mais dans des secteurs comme Pumice Plain, près de Spirit Lake, il faudra peut-être plus d'un siècle pour que le sol se reconstitue et que la forêt de conifères se rétablisse. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
LE MONT SAINT HELENS AUJOURD'HUI
AU NORD (ROUTE 504)
Forest Learning Center Le Forest Learning Center (gratuit et sponsorisé par Weyerhaeuser, une des plus grandes sociétés d’exploitation du bois) offre une des premières vues sur le côté du Mont Saint Helens et surtout sur l'énorme fleuve de boue qui s'est écoulé dans la vallée de la rivière Toutle. Un film montre des images de la catastrophe, avec des maisons emportées par le fleuve de boue et qui finissent par s'écraser contre un pont. A l'extérieur, on voit qu'une grande partie de la région dévastée est aujourd'hui repassée du gris au vert. Les retombées de cendres, mélangés à de l'humus, enrichissent considérablement le sol. A certains endroits, des arbres ont été replantés, mais les arbres couchés restent parfaitement visibles, donnant une idée de la puissance des vents générés par l’explosion. Le bois abattu aux alentours du Monument National fut récupéré, ce qui a permis de construire 300.000 maisons. A l'intérieur du Monument National, les arbres morts ont été laissés sur place pour permettre aux chercheurs et aux visiteurs d'observer les cycles naturels de renaissance de la forêt. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Vue depuis Johnston Ridge Observatory De forme relativement conique avant l'éruption de 1980, le volcan présente désormais une forme de fer à cheval ouvert vers le nord en une large vallée qui s'ouvre en direction du lac Spirit. L'éruption de 1980 ayant soufflé la végétation et submergé la région sous les cendres volcaniques, les flancs du volcan sont totalement dépourvus de végétation tandis que les alentours, encore jonchés des troncs d'arbres déracinés par le souffle de l'éruption, commencent à être recolonisés par la végétation. Situé au bout de la route 504 (Spirit Lake Memorial Highway), à 1300 mètres d'altitude et face au cratère du volcan, le Johnston Ridge Observatory est le principal site d’observation du Mont Saint Helens. Il fut nommé en mémoire du géologue David A. Johnston, disparu lors de l'éruption alors qu'il était en train de l'étudier. On peut y voir un film de 20 minutes sur écran géant racontant l'explosion du volcan. La fin est surprenante (attention, ne lisez pas la suite si vous voulez avoir la surprise) : l'image se fige à l'écran, puis l'écran se relève dans le plafond laissant apparaitre la vue sur le volcan. Près du cratère, des fumerolles photo riches en soufre rappellent que le Mont Saint Helens est un volcan actif qui peut à nouveau entrer en éruption. Depuis 1980, l'activité volcanique n'a pas cessé. Elle augmenta même à partir d'octobre 2004 (ce qui stoppa les activités autour du volcan jusqu'en juillet 2006) avec l'apparition d'un nouveau dôme au sud du cratère. Depuis, il continue à grandir (le magma qui s'élève vers la surface gonfle le dôme comme un ballon), atteignant aujourd'hui 300 mètres de haut. De petits tremblements de terre se produisent régulièrement, ainsi que des éruptions mineures avec des projections de cendres (jusqu'à 11.000 mètres en mars 2005, ce qui la rendait visible depuis Seattle) et un écoulement de lave épaisse. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Crater Glacier Le cratère sommital abrite plusieurs dômes de lave ainsi qu'un glacier d'environ 1 km² (Crater Glacier) alimenté par les nombreuses précipitations de neige et par les avalanches répétées sur le flanc du volcan. Le glacier paraît sombre et sale en été à cause de chutes de pierres et de poussières datant de l'éruption. La glace atteint une épaisseur moyenne de 100 mètres avec un maximum de 200 mètres. Toute la glace actuelle date d'après l'éruption de 1980 mais le volume de celle-ci est déjà identique à celui d'avant éruption. Avec les récentes activités volcaniques relevées depuis 2004, la nouvelle glace s'est fissurée et présente actuellement des crevasses et des séracs causés par le mouvement du sol du cratère. Sa forme change rapidement du fait de la montée du cratère et des chutes importantes de neige. Le tout nouveau dôme volcanique a quasiment séparé le glacier en deux. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
AU SUD (ROUTE 83)
Ape Cave Ape Cave est un tube de lave situé au sud du Mont Saint Helens (il n'est donc pas accessible par la route 504, la Spirit Lake Memorial Highway, mais par la route 503). Les tunnels de lave sont une formation inhabituelle dans cette région, parce que les volcans de la chaîne des Cascades sont essentiellement des stratovolcans, et ne rejettent généralement pas de la lave fluide. Ce fut d'ailleurs la seule éruption basaltique du volcan. Il y a environ 2.000 ans, de la lave fluide s'est écoulée sur le flanc sud. Sa surface, explosée à l'air libre, s'est alors rapidement refroidie et durcie, formant une croute en dessous de laquelle le flot de lave continua de s'écouler. Cela forma un tunnel de 3975 mètres, le plus long des Etats-Unis continentaux (hors Hawaii) et le troisième plus long d'Amérique du Nord. Un escalier au niveau de l'entrée principale du tube de lave permet d'accéder soit à Lower Cave (long de 1.300 mètres, relativement plat mais en cul-de-sac, il faut donc revenir sur ses pas), soit à Upper Cave (2540 mètres, plus difficile mais retour à l'air libre en ressortant grâce à une échelle). Ces 2 parcours nécessitent respectivement 1 et 3 heures, de bonnes chaussures, des vêtements chauds et un bon éclairage (location de lampes à l'entrée). Lower Cave permet de voir en fin de parcours les meatballs photo ("boules de viande"), des blocs de lave de forme arrondie, créés par des débris qui ont flotté sur la coulée de lave et se sont agglomérés telle une boule de neige qui grossit en roulant. Ces boules ont roulé jusqu'au moment de se faire coincer dans un rétrécissement. Si au début, le tunnel mesure environ 5 mètres de large, à la fin il ne fait plus qu'un mètre. Mais d'où vient ce nom de Ape Cave ("la grotte du singe") ? La grotte fut découverte en 1947 par un bûcheron, Lawrence Johnson, qui remarqua un arbre qui lui paraissait étrange. En s'approchant, il s’aperçut qu'il s'était effondré dans un tube de lave. Ce tunnel ne sera exploré qu'en 1950 par une troupe de scouts, les Mount St. Helens Apes, qui lui donnèrent son nom. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Trail of Two Forests Cette petite balade en forêt de 30 minutes suit une ancienne coulée de lave et permet de voir les trous laissés par les troncs qui se sont décomposés après qu'ils se soient consumés pendant que la lave se solidifiait autour. Certains trous sont très profonds, donnant une idée de l'épaisseur de la coulée de lave. Les arbres tombés et recouverts par la lave ont parfois laissé place à de petits tunnels photo dans lesquels on peut se glisser. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Lahar Viewpoint Lahar Viewpoint offre une belle vue sur la partie sud du volcan. On se trouve ici sur une énorme coulée de boue (mêlée à de la neige fondue et des roches) qui s'est écoulée du sommet le 18 mai 1980 en emportant tout sur son passage. Lahar est un mot indonésien signifiant "coulée de boue volcanique" (en Indonésie, ces lahars ont causé la mort de milliers de personnes dans les villages situés à proximité des volcans). Sur la coulée, la végétation commence difficilement à reprendre le dessus (voir la coulée en 1985 photo). Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Lava Canyon Situé 1,6 km après Lahar Viewpoint, au bout de la route 83, Lava Canyon est une ancienne vallée sur les pentes du Mont saint Helens qui a été remplie par une coulée de lave il y a environ 3500 ans. Lors de l'éruption de 1980, une coulée de boue s'est déversée de le canyon creusé dans la lave par la rivière. Deux pistes, ayant une portion commune, parcourent Lava Canyon. La plus accessible, Upper Trail, est une boucle de 2 km (comptez 1 heure de marche) qui mène à une belle chute d'eau. En chemin, une série de panneaux donnent des explications sur la formation du canyon. Après la cascade, la piste devient un peu plus difficile. Il faut traverser le canyon sur un pont suspendu de 38 mètres de long (sujets au vertige, s'abstenir) qui permet d'avoir une belle vue sur la rivière et les roches environnantes. La piste revient vers le point de départ en empruntant l'autre rive du canyon et en franchissant un pont en fer cette fois. Une autre piste (la Lower Trail), plus difficile, part du pont suspendu, descend au fond du canyon qu'il faut traverser dans l'eau, et rejoint une autre piste permettant de monter au sommet de Ship Rock photo, une falaise de 30 mètres dominant le canyon et permettant de voir plusieurs petites cascades. Quelques centaines de mètres plus loin, le canyon devient de moins en moins profond en approchant de la Smith Creek Valley et la Lava Canyon Trail se termine à l'intersection avec la Smith Creek Trail. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
A L'EST (ROUTE 99)
Miner's Car Le 17 mai 1980, les 3 membres d'une famille garent leur voiture le long de la route pour se rendre dans une cabane de mineur située dans les bois, à une quinzaine de kilomètres du Mont Saint Helens. Ils font parties des 57 victimes de la catastrophe. La température au cœur nuage pyroclastique fut estimée à 260°C, et la cabane fut soufflée par des vents atteignant près de 500 km/h. Leur voiture fut projetée dans les airs et retomba une vingtaine de mètres plus loin. La carcasse rouillée du véhicule (dont, bizarrement, les pneus n’éclatèrent pas) est restée là, disloquée, au milieu de la végétation. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Meta Lake A proximité Miner's car se trouve Meta Lake. Contrairement à d'autres lacs, celui-ci était recouvert de glace et de neige lors de l'éruption, ce qui a protégé la faune aquatique lors de l'éruption. Si l'eau du lac se trouva malgré tout polluée par de nombreux déchets organiques, la fonte des neiges apporta suffisamment d'eau fraîche pour permettre aux poissons de survivre. Les pins qui entourent Meta Lake étaient petits en 1980 et se trouvaient donc recouverts de neige, ce qui leur a permis de survivre alors que les grands arbres ont été tués. Le niveau de l'eau du lac augmente lorsque les castors construisent des barrages en aval du lac. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Spirit Lake aujourd'hui Le lac Spirit, situé au fond d'une cuvette naturelle juste au nord du mont Saint Helens, peut être vu depuis différents points de vue en hauteur (la route ne passe pas près du lac). C'était une destination touristique très appréciée avec ses quatre campings sur ses berges et ses nombreuses cabanes. Mais en 1980, l'éruption du mont Saint Helens bouleversa le paysage et l'écosystème du lac. Les scientifiques craignaient à l'époque que la vie aquatique ait du mal à renaître dans ses eaux devenues toxiques. Pourtant, l'activité biologique dans le lac trois ans après l'éruption était supérieure à leurs prévisions. Dès la fin des années 1980, les algues, les larves d'insectes et les grenouilles sont réapparues dans le lac qui commença à retrouver sa limpidité. Les poissons, réintroduits par les pêcheurs, ont prospéré. Sa surface est aujourd'hui encore recouverte en grande partie de milliers de troncs d'arbres photo. Les matériaux rejetés par le volcan ont formé un barrage naturel sur la rivière Toutle dans laquelle se jetait le lac, et l'on également partiellement comblé ce qui a provoqué une diminution de sa profondeur et de sa superficie (11,4 km² aujourd'hui). La surface du lac est passée de 975 mètres à 1038 mètres, altitude maintenue artificiellement grâce à un tunnel de 762 mètres de long permettant au lac de se déverser vers South Coldwater Creek. Si le niveau du lac n'avait pas été stabilisé, son barrage de boue créée par l'éruption de 1980 aurait probablement cédé, provoquant des inondations catastrophiques dans la vallée de la rivière Toutle. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
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Windy Ridge Viewpoint La route 99, étroite avec de nombreux lacets et généralement bloquée par la neige de novembre à mai, se termine en cul-de-sac à Windy Ridge, où l'on aperçoit le cratère du Mont Saint Helens (distant d'environ 8 kilomètres) mais aussi le bout de Spirit Lake. Pour avoir une meilleure vue, grimpez les 361 marches de la colline dominant le parking. Presque tout ce que l'on voit dans cette zone a été décimé par l'éruption (voir la vue depuis Windy Ridge en 1985 photo). Le sol est recouvert de cendres et de rochers gris, donnant l'impression que l'explosion du Mont Saint Helens n'est pas si ancienne. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. |
RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES
RETOUR A :
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CIRCUIT : 3 semaines dans le Nord-Ouest
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