LA ROUTE DES PLANTATIONS

Etat : Louisiane fiche info.
Vous trouverez ci-dessous le détail des plantations qu’il est possible de visiter (dans l’ordre d’arrivée sur la route) entre la Nouvelle-Orléans et Baton Rouge.

DECOUVERTE DES LIEUX

La Route des Plantations (Plantation Road) 
Précisons tout d’abord que le terme "plantation" désigne la propriété et ses cultures, mais aussi l’habitation principale située sur celle-ci. Les plantations se sont installées le long du Mississippi fiche info car la proximité du fleuve permettait l’irrigation des cultures ainsi que le transport des marchandises et des hommes. Le coton et la canne furent les deux principales cultures développées le long du fleuve. Beaucoup firent fortune et de vastes et luxueuses demeures furent construites. Mais la guerre civile, l’émancipation des esclaves qui suivit et la découverte de nouveaux textiles entraînant la baisse de la demande en coton causèrent le déclin des plantations qui disparurent petit à petit. Certaines continuèrent d’être habitées par les descendants des premiers planteurs, d’autres furent laissées à l’abandon à la fin du dix-neuvième siècle. Des 350 maisons de plantations qui existaient entre la Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, il n’en reste aujourd'hui plus que 8 situées sur les deux rives du fleuve. On en trouve également d'autres autour de Saint Francisville (au nord de Baton Rouge). La plupart ont été complètement restaurées et ont retrouvé leurs couleurs primitives, leurs colonnades à la grecque, leurs galeries de bois et leurs objets d'art achetés en Europe il y a un siècle et demi. Parfois transformées en Bed & Breakfast ou en hôtels, elles appartiennent maintenant à des hommes d'affaires, à des sociétés ou des associations qui se chargent de les conserver dans un état proche de celui d’origine. Mais leurs domaines de cannes à sucre ou de coton ont aujourd'hui disparu.
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DESTREHAM PLANTATION


Son histoire : 
La plantation Destrehan est la maison de maître la plus ancienne recensée dans la basse vallée du Mississippi. Elle fut construite en 1787 par Robin de Longy. Il engagea un métis libre pour faire le travail. Celui-ci reçut en paiement un esclave, une vache, un veau, 200 boisseaux de riz et de blé. A l’achèvement des travaux (juste 2 ans avant la mort de De Longy), il reçut en plus $100.
En 1792, Jean-Noël d’Estrehan (fils de Jean-Baptiste d’Estrehan des Tours, trésorier royal de la colonie française de Louisiane), qui avait épousé la fille de De Longy, acheta la propriété qui faisait partie de la succession de son beau-père. Avec l’aide de son beau-frère, Etienne de Bore (premier maire de la Nouvelle-Orléans), cet homme d’Etat perfectionna la technique de granulation du sucre. D’Estrehan devint un des planteurs les plus riches de l’état.
La plantation commença avec la culture de l’indigo, une plante qui servit à teindre les uniformes des armées européennes. Elle occupait alors 3120 hectares. Lorsque l’on commença la culture de la canne à sucre, il n’y avait plus que 546 hectares de cultivés. A son apogée, la plantation utilisait les services de plus de 200 esclaves, qui dormaient dans des cabanes de bois photo à l'écart de l'habitation principale (notez que l'importation d'esclaves aux Etats-Unis fut interdite à partir de 1807, mais l'emploi d'esclaves resta quant à lui légal).
Après la guerre de Sécession fiche info, la plantation fut saisie par les Unionistes du Nord. Elle fut plus tard rétrocédée à la famille et y habita de nouveau. En 1910, elle fut vendue à une corporation, puis en 1914, devint la propriété d’une importante société de raffinage de pétrole, gérée par la Petroleos Mexicanos. La culture de la canne à sucre cessa définitivement cette année-là. La propriété fut ensuite revendue à la Panam, qui la céda à la société Amoco. Amoco quitta les locaux en 1958. Pendant 10 ans, des vagabonds et les éléments naturels causèrent beaucoup de dégâts à l’intérieur et à l’extérieur de la propriété. C’est pourquoi en 1972, Amoco transféra son titre de propriété à la Société Historique de River Road. Dès cette époque, des volontaires organisèrent des fêtes, et la plantation commença à recevoir des dons pour sa restauration. Quelques scènes du film "Entretien avec un vampire", avec Tom Cruise et Brad Pitt, furent tournées à Destrehan.

Destrehan Plantation 
La longue bâtisse se distingue par son imposante façade ornée de 8 colonnes. Les murs du haut sont faits de mousse espagnole et de boue : c’est la technique du "bousillage entre poteaux". Ceux du bas sont faits de briques entre poteaux. Le parquet de l’étage et les poutres du rez-de-chaussée sont en cyprès (ils sont d’origine). Le bois de cyprès, que l’on retrouve dans la construction de nombreuses plantations, résiste particulièrement bien à l’humidité et aux termites. Une pièce servant de cuisine sera ajoutée en 1930 (ce sera plutôt un lieu de réchauffage, la cuisine principale se trouvant à l’écart de la maison afin de minimiser les risques d’incendie). En 1810, Jean-Noël fit rajouter les ailes jumelles situées de chaque côté de la maison. Ces ailes, couramment appelées "garçonnières", étaient séparées de la maison. Lorsqu’un garçon atteignait la puberté, on jugeait malséant qu’il dorme sous le même toit que les jeunes filles. En fait, dans la plupart des plantations, les logements des hommes et des adolescents étaient séparés de la maison principale pour ce motif. Dans les années 1830-1840, le toit (qui était à l’origine dans le style colonial français), la façade et l’intérieur de la maison furent transformés pour lui donner un style Renaissance Grecque, très à la mode à cette époque.
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Le mobilier de Desthehan Plantation 
L’intérieur de l'habitation a été superbement restauré. On suppose que le secrétaire a appartenu à Jean-Noël d’Estrehan. Il était répertorié à l’inventaire de 1823, avec la table de jeu. La société historique de River Road a acheté le bureau et les portraits de Jean-Noël et de sa fille aux descendants de la famille. La baignoire en marbre fut volée pendant que la maison était inoccupée dans les années 1960. Elle fut restituée ultérieurement. La légende veut que ce soit un cadeau de Napoléon Bonaparte (le grand-père de Jean-Noël Destrehan fut trésorier de l’armée de l’Empereur).
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Autour de Desthehan Plantation 
Les grands chênes de la propriété ont entre 175 et 200 ans. Les Live Oaks (chênes vivants) poussent pendant 200 ans, puis stagnent pendant 200 ans, et enfin meurent dans les 200 années qui suivent. De l'autre côté de la route longeant la propriété, une énorme levée de terre fut érigée en 1929 pour empêcher les terribles inondations lors des crues du Mississippi. En effet, celui-ci faisait peser une menace permanente d’inondation des plantations situées à proximité. La plantation perdit alors sa vue sur le fleuve (la digue originelle ne mesurait que 1,20 mètre de haut).
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Renseignements pratiques :
Destrehan plantation est située à une dizaine de km de la Nouvelle-Orléans (au 13034 River Road, à Destrehan). La plantation est proche de la route et on la voit très bien. Evitez de vous garer sur le bas-côté devant la propriété (la route n'est pas très large et pas mal fréquentée par les camions). Utilisez le parking situé sur le côté. La visite de la plantation (intérieur et extérieur) dure 45 minutes. Les départs ont lieu toutes les 20 minutes de 9h à 16h (dernier tour). Il est possible de ne visiter que les jardins extérieurs (payant).
Pour en savoir plus : http://www.destrehanplantation.org (en anglais)

SAN FRANCISCO PLANTATION


Son histoire :
Il existe plusieurs histoires quant à l’origine de ce nom, mais tout porte à croire qu’aux environs de 1860, la maison s’appelait St Frusquin. On suppose que cette appellation provient du patois français sans fruscins, signifiant "sans un sou en poche", du fait du coût élevé de sa construction. Le nom fut changé plus tard en "San Francisco", dont la consonnance est assez proche.
L’histoire de la Plantation remonte aux environs de 1820 lorsque Elisée Rillieux rassembla plusieurs petites propriétés pour en former une plus grande. La plantation fut ensuite achetée en 1830 par Edmond Bozonier Marmillion, dont la famille était propriétaire d’autres domaines aux alentours. C’est lui qui fit construire la maison, et on estime que la construction commença en 1853 ou 1854 pour se terminer en 1856. Cette année-là, à la mort de Marmillion, son fils Valsin prit la tête de la plantation. A l’origine, la maison fut d’abord décorée avec du papier peint dans les pièces principales. La plus grande partie de la seconde décoration a dû être réalisée en 1860 par Valsin et son épouse, Louise Von Seybold, qu’il avait rencontré lors d’un voyage en Bavière. Son influence est particulièrement sensible dans le choix des couleurs et des ornements. Les travaux de peinture sont impressionnants, allant des plafonds décorés jusqu’aux imitations de marbre (pour la cheminée) et bois que l’on peut voir aujourd’hui. La plupart de ces travaux sont originaux. Les autres ont été très soigneusement reproduits d’après les fragments qui restaient.
Après la Guerre de Sécession, les planteurs de canne à sucre virent leur fortune s’amoindrir, et le bâtiment fut plus ou moins laissé tel quel jusqu’à ce qu’en 1879, Achille D. Bougère rachète la plantation. C’est lui qui changea le nom en "San Francisco". Les Bougère formaient une grande famille et firent des travaux dans la maison, rajoutant deux chambres à coucher au rez-de-chaussée. Les escaliers furent cloisonnés, des lampes à gaz installées, et la maison fut de nouveau décorée, excepté les plafonds qui furent laissés dans l’état. On dit que la famille Bougère acheta la maison avec tout son mobilier original, mais que lorsqu’elle déménagea, elle l’emporta avec elle. Malheureusement, la nouvelle maison des Bougère fut détruite par un incendie peu de temps après, et le mobilier avec elle.
Bougère revendit la plantation en 1905 à la famille Ory qui y vécut jusqu’à la fin des années 1930. Il restaurèrent deux des plafonds dont la peinture s’était écaillée et ajoutèrent une cuisine et des salles de bain. En 1954, ils louèrent la maison au couple Thompson qui l’occupèrent et l’ouvrirent au public jusqu’à ce que Mme Thompson, alors veuve, déménage à la fin de l’année 1974. La plantation fut alors rachetée par une compagnie pétrolière (la Marathon Oil Company) qui participa à sa restauration pour un coût de 2 millions de dollars. Dès le début de l’année 1975, de gros travaux de restauration furent entrepris sur les murs, la charpente et les planchers. Un des escaliers intérieurs présent à l’origine fut reconstitué. A la fin de 1976, la restauration des peintures d'origine fut entreprise. La maison et le terrain adjacent appartiennent maintenant à la Fondation de la Plantation San Francisco. Au printemps 2000, deux cabanes d'esclaves furent installées non loin de la demeure.

San Francisco Plantation (vue de face) 
Cette maison fait partie des plus originales maisons de l’époque. Avec ses couleurs vives, on la repère sans mal sur le bord de la route. La maison est en briques au niveau du rez-de-chaussée qui supporte une charpente en bois chevillée aux étages supérieurs. Au premier étage, cette charpente est remplie de briques sur les murs extérieurs suivant l’ancienne façon de construire française appelée "briquetée entre poteaux". Il est à noter un fait intéressant et inhabituel au sujet de son toit imposant : une dizaine de volets fixes au niveau du grenier permettent d’aérer la maison et d’évacuer la chaleur.
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San Francisco Plantation (vue latérale) 
La maison est ornée de galeries, dans le vieux style créole, avec le salon principal à l’étage, tandis que le rez-de-chaussée ne comprend que la salle à manger et différentes pièces de service (cuisine, cellier, ...). Une autre caractéristique intéressante, mais plus courante à cette époque, est l’approvisionnement en eau, amenée des citernes latérales à la maison par des tuyaux (voir ci-contre).
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Intérieur de San Francisco Plantation 
La visite compte une quinzaine de pièces parmi lesquelles un salon pour les femmes, un fumoir pour les hommes, une salle de bain avec douche en bois, une cave à vin d’époque, une pièce à provisions avec des jarres que l’on plaçait dans le sol pour les conserver les aliments au frais. Les éviers dans la maison ont été installés en tenant compte de la localisation des tuyaux amenant l’eau. Les meubles ne sont pas d’origine mais reflètent bien le style de vie du milieu du dix-neuvième siècle. Ils sont pour la plupart de Louisiane, et les tapis, rideaux et objets de décoration se rapprochent de ce qui se trouvait dans la maison, d’après l’inventaire de la famille Marmillion.
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Renseignements pratiques : San Francisco Plantation est située entre Garyville et Reserve, au 2646 Highway 44 (River Road), à moins d’une heure de route de la Nouvelle-Orléans). La plantation est ouverte tous les jours (sauf jours fériés). Les visites commencent à 9h40 et durent 45 mn. Le dernier tour est à 16h (17h de mars à octobre).
Pour en savoir plus : http://www.sanfranciscoplantation.org (en anglais)

LAURA PLANTATION


Son histoire :
Laura Plantation fut construite en 1805 par un français originaire de Caen qui s’est battu pendant la révolution américaine aux côtés de Washington et Lafayette : Guillaume Duparc. Mais l'histoire de Laura plantation, c’est principalement l’histoire de 4 femmes, la première étant Nanette Prudhomme (la femme de Guillaume Duparc, l’arrière grand-père de Laura). Elle dirigea la plantation pendant 21 ans. Elle laissa ensuite les rênes à sa fille Elisabeth qu’elle estimait plus capable que ses fils de diriger la plantation. Elisabeth fit de la plantation le important réseau de distribution de vins français en Louisiane. Elle avait épousé Raymond Locoul, un riche français, propriétaire d’un château et producteur de vins de Bordeaux. Plus tard, elle partagea la plantation entre ses 2 enfants, Emile et Aimée, mais cette situation donna lieu à de fréquentes querelles. C’est Emile qui nommera la plantation du nom de sa fille préférée, Laura. Celle-ci dirigera la plantation pendant de nombreuses années, avant de tourner le dos à son passé de créole et d'adopter un nouveau mode de vie plus à l’américaine.
Après avoir été une plantation de canne à sucre (de 5000 hectares) pendant plus de 180 années, la plantation fut abandonnée en 1984. Jusqu'à cette date, la maison n’aura appartenu qu’à 2 familles créoles et le Français y fut la seule langue parlée. La plantation resta inoccupée pendant 9 ans, tombant en ruines, jusqu'à ce que 30 personnes la rachètent en 1993. Elle fut alors ouverte au public en 1994 pour récolter des fonds et permettre sa restauration. La vente du livre des mémoires de Laura (Memories of the Old Plantation Home) va également dans ce sens.

La visite :
La visite est plus axée sur la vie des personnages (on découvre ainsi plus de 200 ans d’histoire de la vie créole fiche info en Louisiane) et vous raconte l’histoire de la famille Locoul (une des plus vieilles familles françaises de Louisiane) sur plusieurs générations. Cette histoire a été fidèlement reconstituée à partir des mémoires écrites par l’arrière petite-fille du fondateur de la plantation, Laura Locoul (1861-1963). Dans ses mémoires, retrouvées à Saint Louis (Missouri) en 1993, Laura retrace sa vie et celle de toute sa famille, les querelles, le bombardement de la maison par un bateau américain, ou encore le traitement des esclaves. Les tours guidés s’inspirent non seulement de ces mémoires, mais aussi de 5000 pages de documents provenant des Archives Nationales à Paris.

Laura Plantation 
L’architecture de la maison est simple, typiquement créole, avec une galerie sur le devant, et de larges portes permettant à l’air frais venant du Mississippi d’entrer dans la maison. Elle fut édifiée par un esclave sénégalais en 11 jours seulement (pour cela, elle fut d’abord préparée en kit, tous les morceaux étant numérotés). Comme toutes les maisons créoles, celle-ci fait face au Mississippi et est surélevée en cas d’inondation. De plus, comme la maison est construite sur des marécages, chaque pilier descend à 2,40 mètres dans le sol. Contrairement aux maisons américaines qui étaient peintes en blanc, les maisons créoles étaient colorées. Ainsi, le toit de Laura Plantation est peint en rouge et les murs en jaune. Pourtant, au moment de sa restauration, la maison était peinte en blanc. Mais sous 2 couches de peinture blanche, la couleur d’origine apparut. Elle fut alors repeinte dans ses couleurs initiales. Le double escalier sur le devant fut ajouté en 1905. A l'intérieur, les pièces sont simples et les meubles modestes par rapport aux autres plantations. On n’y trouve pas d’objets luxueux. Certains murs sont restés en l’état et n’ont pas encore été restaurés. Ici encore, la cuisine se trouve à l’extérieur, à 15 mètres de la maison, pour éviter les risques d’incendie. La maison comprend un coté pour les hommes et un côté pour les femmes. Les poutres sont en cyprès, un bois inaltérable à l’eau et aux termites (le bois utilisé ici a environ 600 ans).
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Cabanes d'esclaves de Laura Plantation 
Laura Plantation est un des plus anciens et des plus importants complexes en Louisiane, avec 12 bâtiments d’origine parmi lesquels : l’habitation principale, 2 maisons créoles, une autre acadienne construite vers 1800 (la plantation fut le lieu de refuge d’Acadiens en provenance de la Nouvelle-Ecosse à la fin du dix-huitième siècle), et 6 cabanes d’esclaves. Ces cabanes en bois, vieilles de 150 ans, étaient autrefois au nombre de 69.
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Renseignements pratiques :
Après San Francisco Plantation, continuez sur la River Road, passez sous le pont, puis prenez la bretelle d’accès au pont aussitôt à droite, et traversez le pont en direction de la Vacherie. L'adresse exacte est 2247 Highway 18 (River Road), La Vacherie.
Le premier tour est à 9h30, le dernier à 16h (tour toutes les 30 mn). La visite dure 1h. L’entrée coûte $8 (tarif 2001).
Prenez de préférence un tour en français (à 13h et 15h en 2001). La visite de Laura Plantation est à mon avis la plus intéressante et la plus complète des visites de plantations. Certes, elle est beaucoup axée sur la vie des personnages, mais on y apprend énormément de choses sur la vie des créoles de Louisiane. Vous pouvez également retrouver l’histoire de la famille Duparc-Locoul au musée "Le Monde Créole" (voir ma page sur La Nouvelle-Orléans).
Pour en savoir plus : http://www.lauraplantation.com (en anglais)

OAK ALLEY PLANTATION


Son histoire :
L’histoire d’Oak Alley commence vers 1700, lorsqu’un colon français, dont le nom demeure jusqu’à ce jour inconnu, décide de construire une petite maison de pionnier devant laquelle il plante une allée de 28 chênes (14 de chaque coté) formant une avenue de 400 mètres de long menant au Mississippi.
Aux environs de 1830, Jacques T. Roman III acheta le site pour y construire une demeure pour son épouse. Roman était un riche planteur de canne à sucre, membre d’une célèbre famille créole. Au bout de ce qui était déjà une allée de chênes impressionnante (les arbres étant déjà âgés d’une bonne centaine d’années), il fit construire à la place de la petite bicoque une maison qu’il appela Bon Séjour et qui s’appelle aujourd’hui Oak Alley ("allée de chênes"). La construction de la maison débuta en 1837 et fut achevée 3 ans plus tard.
A son apogée, la plantation s’étendait sur plus de 450 hectares. La famille Roman vivait toujours à Oak Alley pendant la guerre de Sécession mais fut obligé de vendre la maison en 1866, pendant la période économique très difficile que connut le sud après la guerre. Pour 32.800 dollars, John Armstrong devint le nouveau propriétaire d’Oak Alley. En 1880, la plantation fut rachetée par Antoine Sobral qui habita la maison pendant 25 ans. Après cela, la plantation fut vendue et rachetée plusieurs fois par des propriétaires négligents, et finalement fut abandonnée. Les jardins retombèrent à l’état sauvage, des portions de toit s’effondrèrent, le plâtre s’effrita, les ferronneries furent emportées, les garçonnières attenantes furent presque entièrement détruites, le bétail de la plantation se baladant dans la maison. En 1917, elle fut rachetée par Jefferson Davis Hardin Jr, qui consacra son temps, son talent et sa fortune à sa restauration. Mais comme les agriculteurs de l’époque, Hardin, faisant face à de gros problèmes financiers, fut obligé d'abandonner son rêve. En 1924, Oak Alley devint la propriété d’une banque. Le salut d’Oak Alley fut son rachat en 1925 par Mr et Mme Andrew Stewart de la Nouvelle-Orléans qui restaurèrent entièrement la plantation. Ils furent les derniers propriétaires occupants de la maison. En 1966, Mme Stewart créa une fondation à but non lucratif (Oak Valley Foundation) et la maison fut ouverte au public. Oak Alley est aujourd'hui un site historique national, et l'ancienne plantation est divisée de la manière suivante : un complexe résidentiel de 30 hectares comprenant la propriété et ses dépendances, 243 hectares loués pour la culture de la canne à sucre, et 182 hectares de bois.

La visite :
La visite est effectuée par un guide en costume d’époque. On passe dans les différentes pièces richement décorées, avec des meubles de style Louis Philippe (datant du début du dix-neuvième siècle). Dans la salle à manger, le guide explique l’utilité de l’énorme éventail situé au-dessus de la table : il s’agit d’un "chasse mouches", actionné autrefois par un serviteur pendant que les propriétaires mangeaient. Comme dans la plupart des plantations, la cuisine se trouvait à l’écart de la maison. Et pour que les esclaves ne goûtent pas la nourriture entre la cuisine et la salle à manger, on les obligeait à siffler tout le nom du chemin. L’allée fut ainsi surnommée Whistler Walk ("l’allée des siffleurs").

Oak Alley Plantation 
La maison est typique du style temple grec, avec ses 28 colonnes (autant que de chênes) supportant un balcon sur tout son périmètre. Les colonnes sont faites de briques solides, cuites dans le four de la maison. Elles ont un peu moins de 3 mètres de circonférence. La maison fut construite avec des matériaux trouvés ou fabriqués sur place, à l’exception des sols de marbre et du toit en ardoises. Le balcon qui entoure la maison fait un peu plus de 4 mètres de large et protège du soleil pendant la majeure partie de la journée. Les portes et les fenêtres font 5 mètres de haut et se font face pour permettre un maximum d’aération. Point important dans une région où les étés sont torrides : les murs font 40 cm d’épaisseur. La haute digue protégeant les terres des inondations du Mississippi empêche aujourd’hui de voir le Mississippi. Chacun de ces 28 chênes a aujourd'hui une envergure d’environ 50 mètres. Sur le coté de la maison, un petit garage abrite 2 voitures anciennes. Vous aurez peut-être l'occasion d'y apercevoir un des ces étranges chats à la queue écourtée (ils naissent comme cela) qui viennent de la Lloyd Hall Plantation de Cheneyville, en Louisiane).
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Renseignements pratiques :
La plantation est située à quelques kilomètres de Laura Plantation. Son adresse est : 3645 Highway 18 (River Road), La Vacherie. Elle est ouverte tous les jours (sauf jours fériés) 9h à 17h30 (17h de novembre à février). Les visites durent 40 mn et commencent à l'heure et à la demi-heure. Des cottages à sont à louer dans le parc (renseignements au magasin de souvenirs ou aux vendeurs de tickets).
Pour en savoir plus : http://www.oakalleyplantation.com (en anglais)

TEZCUCO PLANTATION


Son histoire :
Tezcuco fut construite en 1855 par Benjamin F. Tureaud, ancien combattant de la guerre du Mexique, et sa femme Aglaé Bringier. Il nomma la plantation ainsi en référence à un lac situé près de Mexico. Tezcuco signifie "lieu de repos" en aztèque. Cette plantation vient s’ajouter aux autres maisons de la famille Bringier dont, entre autres, Hermitage et Bocage. La construction de la maison dura 5 ans et était à peine achevée lorsque la guerre de Sécession éclata. Si la construction avait été un peu plus longue, la maison n’aurait sûrement pas pu être terminée, puisque la main d’œuvre gratuite que constituaient les esclaves allait disparaître.
Malheureusement, Tezcuco Plantation a entièrement brûlé en mai 2002. Il ne reste rien de la maison principale. Les quelques objets sauvés seront exposés dans un musée. Les autres bâtiments et les chênes vieux de plus de 200 ans ont heureusement été épargnés. Le domaine comprend encore plusieurs cottages à louer, un petit musée sur la guerre civile, un belvédère, une chapelle (reconstruite après que le fleuve ait emporté la première) et une maison de poupée à la taille des enfants.

Tezcuco Plantation 
Tezcuco avait une architecture traditionnelle mais on y discernait des influences italiennes et même victoriennes dont la popularité ne s’établira dans le sud que vingt ans plus tard, quand la reprise économique succédera à la période de reconstruction. La maison était construite en briques d’un rouge clair cuites dans un four sur la plantation, et ses poutres en cyprès provenaient des marécages voisins. A l'intérieur, les portes et fenêtres étaient peintes pour leur donner un aspect bois précieux (appelé "faux bois"). La maison était flanquée d'anciennes citernes alimentées par un système de gouttières récupèrent l’eau de pluie.
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Renseignements pratiques :
Après Oak Alley, traverser le pont de Sunshine Bridge avant Donaldsonville et reprendre la River Road sur la rive Nord sur 1,6 km. Adresse : 3138 Highway 44 à Darrow.

HOUMAS HOUSE


Houmas House 
Le nom de la maison Houmas est celui de la tribu des Indiens Houmas qui vivaient à l’origine sur cette terre située dans une courbe du Mississippi. La maison faisait partie du terrain acheté par Maurice Conway et Alexandre Latil aux Indiens Houmas. Latil construisit la partie arrière de la maison (dont la cuisine photo se visite aujourd’hui) à la fin du dix-huitième siècle, alors que la Louisiane était sous domination espagnole. Cette maison ressemblait aux maisons rurales françaises, avec en plus quelques caractéristiques espagnoles. En 1812, la propriété fut rachetée par le général Hampton, héros de la guerre d’indépendance, de Caroline du Sud. La fille du général vint de Caroline avec son mari John Smith Preston pour superviser les propriétés louisianaises de Hampton. En 1840, les Preston firent construire la magnifique demeure de style renaissance grecque qu’ils nommèrent Houmas House. Ils conservèrent néanmoins à l’arrière la petite maison d’origine qui fut, plus tard, rattachée à la grande maison par un passage voûté. En 1858, ils vendirent la maison et ses 5000 hectares à un planteur irlandais, John Burnside, pour un million de dollars. Ce dernier acheta ensuite 3000 hectares supplémentaires, fit planter de la canne à sucre à grande échelle et fit construire 4 moulins pour traiter la canne. Le nouveau propriétaire de la plantation Houmas devint bientôt le plus grand producteur de sucre d’Amérique. 600 à 1000 esclaves travaillaient sur la plantation. La plantation connut des moments difficiles pendant la guerre de Sécession mais rien de comparable aux autres propriétés de la région. Lorsque le général Butler tenta d’occuper la plantation, Burnside déclara qu’en tant que sujet britannique, il bénéficiait de l’immunité. Ainsi, il n’eut pas à subir l’occupation nordiste, ni les pillages et les ravages désastreux dont souffrirent les autres plantations. Burnside mourut en 1881, et la propriété passa à la famille Beirne, puis au colonel Miles, sous lequel la plantation prospéra de nouveau, produisant jusqu’à 10 millions de kilos de sucre par an. Après la mort de Miles en 1899, presque toutes les terres furent vendues et la demeure tomba en ruines. En 1940, la maison et ce qui restait de la propriété furent rachetés à la famille Miles par le docteur George B. Crozat de la Nouvelle-Orléans. Par une curieuse coïncidence, on trouva sur place des documents montrant qu’en septembre 1712, le roi Louis XIV avait fait don des droits commerciaux aux ancêtres de Crozat. Crozat restaura la maison pour lui redonner son faste d’antan. A l’extérieur, on peut encore voir l'originale garçonnière photo en forme de pigeonnier, ainsi que de magnifiques chênes bicentenaires.
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Renseignements pratiques :
La plantation est située au 40136 Highway 75, à Burnside (à 4 km de Tezcuco). Les tours guidés de 30 mn démarrent à l’heure et à la demi-heure. Ouverture tous les jours (sauf jours fériés) de 10h à 17h (16h de novembre à janvier).
Pour en savoir plus : http://www.houmashouse.com (site Internet en anglais).

NOTTOWAY PLANTATION


Nottoway Plantation 
Nottoway sera la dernière des grandes maisons de ce style en Louisiane. Autrefois surpassée par Belle Grove Plantation, Nottoway est aujourd’hui la plus grande des maisons de Louisiane. Elle fut construite en 1849 par John Hampden Randolph (descendant d’une célèbre famille de Virginie) pour y loger sa famille de 11 enfants. Dans la vallée du Mississippi, il fit fortune dans le sucre, et finira propriétaire de 4 plantations différentes, totalisant près de 3000 hectares. La construction de cette imposante demeure de style renaissance grecque avec quelques influences italiennes durera 10 ans. Surnommée White Castle (château blanc), Nottoway comprend 64 pièces, 165 portes et 200 fenêtres.
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Grand white ballroom 
Après la chute de la Nouvelle-Orléans après la guerre de Sécession, Nottoway subit quelques tirs d’artillerie mais elle échappa à toute destruction majeure, étant située loin du fleuve. L’intérieur fut néanmoins endommagé, et dans les années difficiles qui suivirent la guerre, Mme Randolph vendit la maison pour aller vivre en Europe où le niveau de vie était plus abordable. On dit que le dernier jour avant son départ, elle ferma et verrouilla elle-même les portes et fenêtres de la maison et s'en alla. En 1980, d’importants travaux de rénovation ont été entrepris. La plupart des meubles qui avaient disparu et furent reproduits sur le modèle des originaux. La décoration fut patiemment reconstituée, à l’image de cette grande salle de bal toute blanche (avec cheminée en marbre et colonnes), utilisée entre autres pour des mariages ou des réceptions privées.
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Renseignements pratiques :
Nottoway se trouve sur la Highway 1, à quelques kilomètres au nord de White Castle, sur la rive sud du Mississippi. Visites guidées de 45 mn tous les jours (sauf le jour de Noël) de 9h à 17h. Entrée : $8 (tarif 2001). Bed&Breakfast (chambres de $150 à $250) et restaurant.
Pour en savoir plus : http://www.nottoway.com (site Internet en anglais).

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Dernière révision : septembre 2003